
LE HPI
Remarque : Il pourrait sembler étrange pour certains d’associer le HPI (haut potentiel intellectuel) aux besoins spécifiques d’apprentissage. Beaucoup se portent effectivement très bien ! Cependant certains se sentent encombrés par leurs particularités, leur manière atypique de penser ou de percevoir le monde qui les entoure, notamment le monde scolaire et la manière dont les apprentissages y sont prodigués. D’autres encore présentent un trouble de l’apprentissage en plus de leur HPI comme une dyslexie, une dysorthographie, souvent une dysgraphie ou encore un TDA/H. C’est pourquoi, certains profils HPI ont effectivement des besoins spécifiques d’apprentissage qui leur sont propres.
Le HPI c’est-à-dire le haut potentiel intellectuel est souvent retrouvé sous différentes appellations en fonction des auteurs : Jeanne Siaud Fachin les a très vite surnommés « zèbres », François Laurent parle d’ «APIE» pour Atypique Personne au niveau de l’Intelligence et des Emotions, d’autres auteurs encore comme Jean-CharlesTerrassier ou Arielle Adda préfèrent le terme de « surdoués », certains parlent de « HP (haut potentiel) ou THP (très haut potentiel) » et en France, on parle souvent d’ « enfants précoces ou d’EIP », enfants intellectuellement précoces. Mais on peut encore lire «surefficience intellectuelle», « douance » « surdon » ou encore d’autres.
Ces profils neuro-atypiques, d’abord des enfants qui deviendront des adolescents et ensuite des adultes, partagent des caractéristiques spécifiques au niveau intellectuel et souvent au niveau émotionnel et affectif. Les HPI n’échappent pas à la règle de la diversité, ils peuvent donc présenter des similitudes mais aussi beaucoup de différences, tous sont uniques. En règle général cependant, le préfixe HYPER leur va très bien dans beaucoup de domaines.
On peut dire qu’une personne à haut potentiel intellectuel (HPI) se distingue par des aptitudes élevées et précoces dans un ou plusieurs domaine(s) intellectuel(s). Les apprentissages dans ces domaines sont plus rapides que la moyenne, faciles et les liens entre les informations sont souvent très intuitifs, quasiment instantanés. Les intérêts sont souvent singuliers ainsi que la manière dont les liens sont établis entre les différents domaines d’intérêt et de connaissance. Certains de ces profils peuvent cependant rencontrer des difficultés persistantes dans leur quotidien (vie familiale, scolaire, professionnelle, sociale) dues à une dysharmonie dans leur profil intellectuel et/ou émotionnel.
Différentes approches permettent de qualifier un profil de HPI. Certains ne se basent que sur le résultat du QI qui doit être homogène et supérieur à 130 pour les tests d’intelligence de Wechsler (WISC-V pour les enfants (+ Wppsi en dessous de 6 ans), WAIS-IV pour les adultes) mais cette approche risque d’être réductrice. Pour différentes raisons, par exemple le stress, la fatigue, le manque de motivation, des problèmes attentionnel ou des troubles d’apprentissage, les résultats des tests, qui sont une photographie des aptitudes à un moment donné, peuvent être biaisés (surévalués ou sous-évalués). Il est important dès lors de comprendre la personne dans sa globalité afin de comprendre son profil cognitif et les variances qui peuvent exister, pour ne pas la réduire rapidement à de simples scores ou à une simple étiquette.
De plus, les intelligences mesurées et certifiées par les échelles de Wechsler ne mesurent que les intelligences linguistique, visuo-spatiale et logico-mathématique ainsi que la vitesse de traitement et la mémoire de travail, compétences donc principalement utilisées à l’école, du moins dans l’enseignement traditionnel. Mais il existent bien entendu d’autres formes de compétences qui peuvent être développées chez certaines personnes de manière exceptionnelle. Howard Gardner parle par exemple de 8 types d’intelligence : l’intelligence musicale, l’intelligence naturaliste, l’intelligence kinesthésique, l’intelligence visuo-spatiale, l’intelligence interpersonnelle, l’intelligence intrapersonnelle, l’intelligence linguistique et l’intelligence logico-mathématiques. Mais il y en aurait encore beaucoup d’autres comme des aptitudes exceptionnelles en informatique, en montage vidéo, en imagination, etc.
Certaines personnes ont donc des zones de très hautes potentialités dans des domaines autres que ceux mis en évidence par les échelles de Wechsler qui ne peuvent être sous-estimées. D’un point de vue scientifique cependant, seules les échelles de Wechsler font aujourd’hui référence et c’est sur base de ces résultats qu’un profil sera certifié à haut potentiel intellectuel ou pas. (Notons que l’ échelle K-ABC est également utilisée dans une moindre mesure et qu’outre-Atlantique, l’échelle de Cattell est largement privilégiée).
Les résultats dans les différents domaines peuvent être homogènes ou hétérogènes, laminaires ou complexes en fonction des termes utilisés. Seuls les résultats homogènes seront pris en compte pour calculer le résultat d’un QI global. Si les résultats sont hétérogènes avec une différences entre les domaines trop importantes, un QI total pourra être estimé et des zones de hautes (ou très hautes) potentialités seront mises en avant.
En ce qui concerne les caractéristiques les plus fréquemment retrouvées chez ces profils, encore une fois les avis divergent. Certains ne se baseront que sur le profil cognitif sans tenir compte de la sphère émotionnelle et d’autres parleront beaucoup de ces émotions hyperenvahissantes. Il n’existe pas un et un seul profil HPI mais plusieurs, certains les ont
« classés » par catégorie, ce qui est encore souvent réducteur.
Les livres, sites internet, blogs, conférences en ligne et autres références sont très nombreux sur le sujet. Vous trouverez
ci-après quelques références, de genre et de style variés. Si ce que vous y lisez vous parle, pour vous ou votre enfant, et plus particulièrement si ces particularités sont davantage synonymes de difficultés que d’opportunités, mieux vaut consulter un.e neuropédiatre ou un.e pédopsychiatre ou encore votre médecin qui vous renverra passer des tests chez un.e psychologue ou neuropsychologue spécialisé.e dans ce type de profils.
Quelques références à explorer :
Livres (liste non exhaustive! ) :
- de Kermadec Monique, L'enfant précoce aujourd'hui. Le préparer au monde de demain, éd. Albin Michel
- de Kermadec Monique: L'adulte surdoué - Apprendre à faire simple quand on est compliqué, éd. Albin Michel
- Siaud-Fcchin Jeanne, L'Enfant surdoué. L'aider à grandir, l'aider à réussir, éd. Odile Jacob
- Siaud-Facchin Jeanne, Trop intelligent pour être heureux ? L'adulte surdoué, éd. Odile Jacob
- Nusbaum Fanny, Revol Olivier, Sappey-Marinier Dominic, Les Philo-cognitifs. Ils n'aiment que penser et penser autrement, éd. Odile Jacob
- Chardon Nathalie, Gié Catherine, Atout précoce, J’accompagne mon enfant à haut potentiel, éd. Chronique Sociale
- Autain-Pléros Elsa, Je suis précoce, mes profs vont bien, éd. Chronique Sociale
- Kieboom Tessa, Accompagner l’enfant surdoué (2ème édition), éd. De Boeck
Sites internet et blogs (liste non exhaustive !):
https://les-tribulations-dun-petit-zebre.com